BROUILLON #3 - L'Amour du Risque

Ce BROUILLON #3, dédié à l'amour du risque s'achève. Un pari un peu fou, qu'on a tenu à 21 personnes incroyables, pendant ces sept derniers jours à l' Amicale Laïque de Tardy.

On a parié sur la démocratie de groupe, malgré le fait qu'on était au départ et pour la plupart, de parfait·es inconnu·es et qu'on s'est retrouvé·es à conjuguer différentes pratiques et langages.

On a tenté l'équilibre risqué entre recherche et création : on a joué, crié, pleuré, rit, bougé, enregistré, improvisé, lu, râlé, écrit, cramé du neurone, on s'est perdu.e.s souvent, on s'est retrouvé.e.s parfois, on s'est raté.e.s de temps en temps, on a tenu bon et on s'est rencontré.e.s surtout. On est devenu·es le risque des autres, on l'a écouté, réinventé et raconté en se risquant au dehors et en vous invitant dedans.

Dans le paysage, y'avait une tomate, une robe de mariée, un camion de livraison à visiter sans que son conducteur s'en aperçoive, une barrière en métal, un homme en fauteuil regardant l'horizon, prêt à écouter un mot doux dans l'oreille, une bouteille en plastique pouvant faire l'affaire d'une chaussure de clown râclant le bitume, des tuiles à jeter du haut d'un muret, du romarin, des mesureur·ses de risque global, des parcours sans caméras de surveillance, des trams, une trottinette électrique, une furie, une fumisterie, un gros nuage qui avance dans le ciel, un livre des trois petits cochons, un casque de vélo, des recoins à escalader, des fausses fleurs en bouquet et un son d'accordéon aux fenêtres, un cliché argentique en noir et blanc, des roulés boulés en pente à un, deux ou trois, quelqu'un à qui on dit "Je ai te me ai je me aite" et qui répond "Moi aussi je t'aime", un crassier avec un coeur au sommet...

Et dedans, y'avait un grand parcours yeux masqués, une ligne de vie ou plutôt une corde qui faisait le tour de la grande salle et qui tenait miraculeusement à la force de nos corps en contrepoids, une corde à laquelle on s'accroche pour avancer coûte que coûte, comme dans le souvenir le plus dangereux que nous a raconté notre ami le pompier. Y'avait des peaux de banane, des feuilles de sopalin, des voix à écouter en vrai ou dans des enceintes, des jeux de dés périlleux, une tentative de survie, une marelle du haut d'un toît, une histoire de peur et d'improvisation, trois cochons pendus ou trois porcs qui se balancent, des machines électroniques, deux batteries, un marimba, un karaoké, des costumes dont de magnifiques gilets de sauvetages, deux micros hf et des danses perchées sur les accoudoirs des vieux sièges de cinéma, une douche en imperméable, masque et tuba, un matelas pour oser la chute, un baiser volé et surtout, le générique de l'Amour du Risque comme un hymne.

On n'était pas trois, mais un peu plus de 20 petits cochons, qui au lieu du loup ont lutté contre leurs peurs pour continuer à risquer ensemble. On vous a invité à visiter nos cabanes de paille, de bois et de brique, comme une expo vivante en forme de cadavre-exquis, histoire de, pour une fois, porter un toast et boire à la santé du risque !

Alors merci infini à La Laverie, pour nous avoir accompagné·es dans cette folle aventure et permettre que de tels espaces de rencontres soient possibles, merci l'Amicale Tardy pour le QG, merci magique Zé Line pour les repas, Matthieu le sapeur pompier pour ses confidences, Bryan Eliason pour nous avoir fait bouger dans tous les sens du terme, et surtout un immense merci à tous·tes les risqueur·euses pour ce pari tenu ensemble au risque de la fragilité :

Am', Amna, Gabriel, Guilhem, Javier, Leslie, Louca, Marie, Marlène, Perrine, Pierrick, Samuel T, Samuel P, Sirine, Romain, Yoann, Zaïna, Zoé.

Et merci à la quarantaine de spectateurices qui ont risqué de venir voir ce Brouillon.

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Camille pour La TOILE