LOUVE
THEATRE - DANSE - MUSIQUE - ARTS PLASTIQUES
Rituel pour six interprètes et une tribu-public
LOUVE est une création inspirée des cérémonies rituelles, où le public est invité à partager la scène avec nous.
Entre rite collectif et recueillement intime, le spectacle retrace le cheminement d’une jeune femme en deuil amoureux. "Collectionneuse de cicatrices”, elle part en quête de ses racines afin de trouver le remède à ses propres blessures.
LOUVE questionne ce qui constitue le "patrimoine universel immatériel"; comment se transmettent les expériences, les souvenirs, les rêves et les entailles?
Le spectacle se construit à travers les interviews de trois générations de femmes, les réminiscences d’anciens contes, des scènes nées d’expériences personnelles. Il fête les petites et grandes morts de l’existence, et révèle la part sauvage cachée en chacun.
LOUVE prend racine grâce à l'étrange pouvoir des "hétérotopies", qui selon Michel Foucault, sont les espaces concrets qui hébergent l'imaginaire des êtres humains,
À l'intérieur ou à l'extérieur, le lieu où nous jouons doit pouvoir accueillir ou inciter au fantasme, à l'imaginaire, de part son histoire, son emplacement particulier ou son statut.
C'est ainsi que nous relions l'espace "scène de théâtre" et le lieu "sacré" où se déroule le rite de passage. Les interprètes de la pièce jouent les rôles de l'initié et des guides initiatiques, et le public devient la tribu qui accompagne et assiste à la cérémonie.
Distribution
Conception et mise en scène :
Bryan Eliason & Camille Régnier-Villard
Avec :
Romain Ballarini (percussion), Bryan Eliason (danse), Camille Régnier-Villard (jeu),
Laetitia Saraiva / Anthony Bres (plasticiens)
Lumières :
Emilie Fau
Son :
Chloé Levoy / Sarah Bradley
Interviews :
Marie-Louise Verne, Maryvonne Régnier,
Raphaëlle Villard
Textes :
Camille Régnier-Villard
Production :
La TOILE, Collectif d'artistes hybride
Avec le soutien de :
Le CENTQUATRE (Paris),
Ramdam, un centre d'art/ Cie Maguy Marin
l'ENSATT
LIEUES
La Ruche (Lyon)
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Xavier Abraham
Nathalie Allochon
Véronique Abiven-Rozaud
Ivana Ballarini
Jean-Pierre Ballarini
Clara Bodet
Jérome Bouvet
Jean-Sylvain Butterbach
Robert Chemelle
Laurence Chirat
Lucile Coquillart
Lauriane Douchin
Jean-Pierre Durand
Floriane Durin
Mathieu Ehrahrd
Catherine Fau
Marine Feron
Christine Franquet
Pascale Franquet
Tamara Guillermain
Pascal Guitton
Lies Hermans
Ismaël Joffroy Chandoutis
Simone Josien
Séverine Lefèvre
Caroline Legavre
Claude Levoy
Krystina Marcoux
Gilles Mazan
Mélanie Mazan
Nicolas Millet
Auriane Nugue
Romain Nugue
Christian Theret
Coline Raynaud
Antoine Régnier
Samuel Régnier
Damien Roumet
David Stern
Franck Vacher
Anne Villard
Jean Villard
Raphaëlle Villard
Patricia Viscardi
Émilie Volz
Hermes Was A Stranger
MERCI INFINIMENT !
“Prendre un temps pour soi, compter ses cicatrices. Respirer, crier, chanter, (res)sentir, bouger, courir, chasser, creuser, accoucher, protéger, être alerte, se remémorer, se soigner et guérir. Un temps pour faire tomber les masques. Se laisser traverser par les archétypes et les bousculer, se les approprier ou les détruire. S’émerveiller d’un rien. Retrouver sa peau d’animal, de petit d’homme.”
« Tout est parti d'une rupture amoureuse. Le besoin de comprendre pourquoi, d'apprendre à vivre seule, à me battre seule, ré-apprendre à m'aimer, à trouver ma place dans le monde. Accepter de perdre pour trouver autre chose, alors que j'avais la seule certitude de ce que j'avais perdu.
J’ai cherché avant tout à panser ma plaie. La douleur était désarmante, omniprésente. Un miroir, un écho sans fin à d’autres cris intérieurs, qui n’était pas toujours les miens. J’avais l’impression que tout boitait en moi.
J’ai creusé loin, à la recherche d’une réponse, jusqu’à mes grands-mères. J’ai dénoué un peu les nœuds que l’on se fait passer entre chacune des générations de femmes d’une même famille. Quel rapport de femme à homme ? Méfiance ? Confiance ? Amour ? Béquille ? Couple ? Solitude ?
L’illusion du « pour toujours » s’est dissipée. Je venais de comprendre à quel point la vie est une surprise, que le sens des événements n’est pas toujours celui que l’on avait l’impression de saisir. Je me suis sentie terriblement petite et fragile.
J’ai tracé des croix de tailles différentes, celles des petites et grandes morts, du quotidien ou de l’extraordinaire, celles que j’ai traversées depuis que je suis née. Je ne suis pas sûre de tout me rappeler, peut-être que j’en invente certaines... Autant de morts que de renaissances. Nous sommes tous des phoenix en éternelle transformation.
Hommes et femmes, nous portons tous nos cicatrices.
Et si je créais mon propre rite? Et si l’on pouvait, chacun, inventer son rite intime de guérison, dans son jardin, dans sa cave, ou ailleurs, à l’intérieur même de sa ville ? Et si l’on pouvait revenir dans ce lieu à chaque étape que l’on juge importante, chaque fois que notre instinct nous fait signe?
Dans certaines cultures ont pu subsister des rîtes initiatiques qui aident à passer d’une peau à une autre, d’un drame à une fête, ou juste à revenir à soi. Dans ces rîtes, il y a toujours l’autre ; un passeur, une sorte de chamane, un être de confiance pour que l’on puisse partir en transe... dans cette solitude, j’ai voulu être accompagnée. »
Camille R-V.